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Alors que le pourcentage international moyen de personnes handicapées (PH) est de 10 %, ce chiffre atteint 16 % au Libéria. Parmi les causes, des affections congénitales, des traumatismes liés à l'accouchement, des accidents et des maladies. Les deux guerres civiles qui ont secoué le Libéria entre 1999 et 2003 ont également entrainé une augmentation de leur nombre. Le gouvernement libérien appelle à mener des actions pour défendre la cause et les intérêts des PH, notamment l'accès à une protection sociale et à un travail décent.
D'après Morgan Ashenfelter (Handicap International), dans son article de 2013 intitulé Changing Liberian Attitudes Toward the Disabled, « Le quotidien des personnes handicapées est difficile au Libéria : Les établissements d'éducation ne prennent pas en compte leurs besoins, les emplois sont difficiles à trouver, il existe très peu de trottoirs dans les villes et la plupart des entreprises et bâtiments publics ne sont même pas équipés de rampe d'accès... S'y ajoute le fait que certains troubles post-traumatiques ou absences de membres sont stigmatisés parce qu'ils sont associés négativement à la guerre ».
Il y a des cas où les familles ont abandonné leur enfant handicapé, des cas de viol sur des personnes handicapées qui sont aveugles, sourdes et muettes pour lesquelles la court de justice considère qu'il n'y a pas moyen de prouver les faits ou d'identifier leurs agresseurs, a indiqué l'ambassadeur Daintowon Domah Paybayee[1], avocat des Sans Voix, « des personnes handicapées, en particulier les femmes, les jeunes et les enfants », et coordinateur du Réseau des jeunes Africains handicapés au Libéria.
Pour s'attacher au côté positif, le Libéria a créé la Commission nationale sur le handicap en novembre 2005 et a adopté la loi nationale sur les conditions de travail décentes. Au niveau international, le Libéria a ratifié 25 conventions internationales du travail (dont 14 seulement sont encore en vigueur), dont six des huit conventions fondamentales du travail de l'OIT (à l'exception de C100 et C138). En 2012, le Libéria a ratifié la Convention des Nations Unies sur le droit des personnes handicapées. Mais l'application concrète de ces références internationales en matière de travail n'est toujours pas d'actualité.
Les chefs d'état africains ont adopté un protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des personnes handicapées en Afrique, le 31 janvier 2018. Il prend notamment quatre dispositions fortes concernant les personnes handicapées : le Droit au travail à l'article 17, le Droit à l'éducation à l'article 14, l'Accessibilité à l'article 13 et le Droit à la vie à l'article 7.
Le Congrès des travailleurs du Libéria a organisé un atelier conjoint avec le Bureau des activités des travailleurs (Actrav) de l'OIT et le bureau de l'OIT d'Abuja, du 3 au 6 décembre 2018, à Monrovia, pour soutenir les efforts de ses membres dans la défense d'un travail décent pour les personnes handicapées. Le LLC invite ses membres à impliquer les partenaires sociaux nationaux sur la question d'un travail décent pour les personnes handicapées, en particulier sur celle de la protection sociale et de l'emploi.
L'atelier a rassemblé 35 participant-e-s, 20 invité-e-s du Congrès des travailleurs du Libéria et des groupes représentant les personnes handicapées au Libéria. Le ministre du travail du Libéria, Honorable Moses Kollie, a assisté à la session d'ouverture.
Les membres du Congrès des travailleurs du Libéria ont reconnu que, depuis la fin des 14 années de guerre civile en 2003, le pays a fait de grands progrès pour offrir des conditions de travail décentes à tous. Parallèlement, ils ont exprimé leur inquiétude quant au manque de protection réelle des gens face aux risques sociaux qu'ils encourent dans leur pays (manque d'assistance aux enfants handicapés, vieillissement, accidents, perte d'emploi, pensions inadéquates...).
Cette situation implique que des personnes handicapées pâtissent toujours d'une injustice sociale, économique et culturelle. La nation se prive par ailleurs de la contribution qu'apporterait le travail des 16 % de personnes handicapées. L'absence d'une protection sociale efficace maintient les PH dans un état de vulnérabilité et les empêche de bénéficier d'un travail décent et de l'inclusion sociale.
L'atelier a adopté le plan d'action suivant :
En conclusion, les personnes handicapées méritent un bon système de santé, des établissements d'éducation, une protection juridique, une couverture nationale de sécurité sociale, une égalité dans l'accès à l'emploi et dans la protection par la loi.
Les enfants handicapés et leurs mères étant les plus vulnérables, ils doivent être considérés comme une priorité nationale dans la mise en place d'un système de protection sociale nationale. Le Congrès des travailleurs du Libéria demande au gouvernement et à la Chambre de Commerce du pays de joindre leurs efforts pour instaurer une protection sociale nationale des enfants et de leurs mères, dans le cadre des actions assurant un travail décent pour tous.