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Cette journée fut ponctuée de discussions sur les traités de libre-échange et l'Accord sur le commerce des services (ACS), sur l'OIT et la liberté syndicale, sur la justice fiscale et la lutte contre la corruption, ainsi que sur les expériences locales des participant(e)s.
Juan Diego Gómez, Secrétaire régional de l'ISP pour la région andine, a exposé les grandes lignes de l'évolution des traités de libre-échange et l'arrivée de l'ACS, qui fait planer une véritable menace sur les usagers des services. En effet, les pays impliqués dans cet accord visent non seulement à libéraliser les services publics et à privilégier les intérêts des pays riches et des multinationales, mais également à promouvoir la privatisation des services publics fondamentaux et à restreindre la capacité des gouvernements à prendre des décisions relatives aux services publics.
Après avoir exprimé leur point de vue, Darío Restrepo, Karla Oliveira, Paula Leite, Juan B. Estrada, Rubén García, Mirtha Arias, Domingo Pérez, Ana María Ríos, ou encore Percy Oyola, ont approfondi cette première question et formulé des propositions afin de pouvoir relever ce défi, conformément aux perspectives de la CONTRAM, la Confédération de travailleurs/euses municipaux/ales, et de l'ISP.
Óscar Valverde, spécialiste de l'Organisation internationale du Travail (OIT), a ensuite effectué une présentation sur la liberté syndicale en s'appuyant sur les Conventions relatives à ce thème. Il a également répondu aux questions des participant(e)s. Enrique Espinola, Edgar Merchán, Lairet Figueroa et Moisés Narváez, parmi d'autres intervenant(e)s, ont ensuite pris la parole et alimenté le débat en posant des questions, en émettant des commentaires et en formulant des propositions.
Sur ce même thème, Juan Diego Gómez a mis en lumière l'importance de transmettre directement les plaintes au Comité de la liberté syndicale de l'OIT en cas de non-respect des Conventions signées. J. D. Gómez a ensuite parlé des commentaires pouvant être formulés par les travailleurs/euses au regard des rapports des gouvernements, recueillis par la Commission d'experts pour l'application des conventions et recommandations (CEACR). De surcroît, il s'est penché sur la complémentarité des systèmes de défense.
La justice fiscale et la lutte contre la corruption constituaient le troisième thème abordé. Luis Martínez, qui animait le groupe de travail, a lancé un débat sur ce sujet, en abordant les thèmes de la corruption, de la fraude et de l'évasion fiscale, avant d’indiquer qu'un réseau de lutte contre ces fléaux serait prochainement présenté à Lima, au Pérou. En outre, Luis Enrique Valderrama a expliqué que les intérêts des multinationales étaient privilégiés grâce à la réduction de leurs charges fiscales. Il a ensuite fait allusion à la corruption qui sévit dans la sphère politique et dans la conception des modèles de gouvernement, et indiqué que les organismes de contrôle devaient prendre leurs responsabilités à cet égard.
Parmi les propositions en matière de lutte contre la corruption et de promotion de la justice fiscale, les participant(e)s ont également souligné la nécessité de promouvoir la négociation collective à l'échelle institutionnelle, en vue de démocratiser les relations professionnelles, d'assurer une participation citoyenne au sein des syndicats – qui doivent, de leur côté, analyser la question depuis ses fondements mêmes –, et d'établir un système de transmission directe des plaintes aux organismes de contrôle. De plus, il a été évoqué que ce thème devait être examiné directement et intégralement en concertation avec les autorités publiques, en nouant des contacts avec la Federación Latinoamericana de Ciudades y municipios (Flacma), par exemple.
Au terme de la première journée, les participant(e)s ont été invité(e)s à partager les expériences de leur région en matière de négociation collective. Certain(e)s ont indiqué qu'en Equateur, la négociation collective avait presque disparu. Les participant(e)s se sont également accordé(e)s sur le fait que la négociation collective se trouvait affaiblie dans de nombreux pays, que la liberté syndicale avait progressé dans plusieurs pays (bien qu'elle ne soit toujours pas respectée dans d'autres), et que la privatisation des services publics était en perpétuelle augmentation. Le Nicaragua a dressé un bilan positif au regard de la négociation collective, désormais presque érigée au rang de « droit constitutionnel ». En effet, ce droit est aujourd'hui respecté dans près de 60 % des municipalités de ce pays d'Amérique centrale.
Ana María Ríos a quant à elle relaté l'incroyable expérience autour de la visite de la CONTRAM au Honduras, dans l'objectif d'engager un dialogue avec les autorités locales et nationales. En somme, A. M. Ríos a insisté sur l'importance des missions internationales de solidarité, ainsi que sur les résultats positifs qu'entraîne la gestion aux côtés des gouvernements nationaux.
Juan B. Estrada Mosquera, du centre de presse de l'Asociación de Servidores Públicos Departamentales y Municipales de Antioquia (ADEA).