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Le gouvernement brésilien, pour tenter de stabiliser l’économie, est actuellement en train d’inverser les avancées réalisées par le mouvement syndical en introduisant des réformes discutables dans le système de santé. Le syndicat doit lutter contre trois problèmes principaux à cet égard : l’externalisation, la réforme du travail et la réforme de la sécurité sociale.
Avec la loi 13.429/2017, le Président Michel Temer approuve des dispositions favorables à l’externalisation qui permettraient aux petites et aux grandes entreprises d’externaliser leur main-d’œuvre. Les travailleurs externalisés sont payés 24% de moins, selon l’organisation de recherche syndicale DIEESE. La loi menace les droits des travailleurs en ce qui concerne certaines prestations, telles que le treizième mois, et complique la négociation collective.
Elle allonge la durée maximum des contrats temporaires, qui passent de 90 à 180 jours, renouvelables pour une nouvelle période de 90 jours. Les entreprises pourraient recourir à ce type de contrat pour l’ensemble de leur main-d’œuvre, et cela se traduirait par de faibles salaires et un renouvellement perpétuel des contrats qui risquerait d’empêcher les travailleurs de cotiser suffisamment pour obtenir des droits à la retraite.
La réforme du travail avantage largement les employeurs, et une grande partie du texte est contraire au Code du travail. Par exemple, les congés peuvent être divisés en trois périodes, le paiement pouvant être divisé de la même manière. La journée de travail peut être allongée jusqu’à 12 heures, c’est-à-dire quatre heures de plus que ce que prévoit actuellement le Code du travail. Les pauses peuvent être réduites à 30 minutes.
La réforme de la sécurité sociale (PEC 287) pourrait aggraver la situation actuelle des infirmières. Dans la catégorie professionnelle des infirmières, le taux d’emploi s’élève aujourd’hui à 91,8%. Il s’agit essentiellement d’une main-d’œuvre féminine (85,1%) et plus de 20% d’entre elles travaillent presque 60 heures par semaine – pratiquement la limite légale. Elles sont exposées aux risques biologiques, physiques, ergonomiques et psychologiques inhérents aux environnements de travail insalubres et dangereux.
L’article 57 de la loi 8.213/1991 accorde des droits de retraite spéciaux aux travailleurs employés dans ces conditions : les travailleurs peuvent accéder à leur retraite après avoir cotisé pendant 25 ans en entreprenant une démarche administrative ou une action en justice. La FNE a proposé de faire passer une loi pour clarifier ce droit par le biais d’un projet de loi au Sénat qui réglementerait et garantirait ce droit aux employés des secteurs public et privé. Toutefois, la réforme PEC 287 pourrait mettre un terme à ce processus.
Nous comprenons que le Brésil doive stabiliser son économie de toute urgence pour assurer la continuité de son développement social, mais cela ne doit pas se faire au détriment de millions de travailleurs comme les infirmières et les patients qu’elles soignent, sur lesquels ces réformes auront une incidence négative. Il existe d’autres stratégies qui seraient plus efficaces pour mobiliser les ressources nationales, telles que l’imposition des plus aisés et la réduction des incitations fiscales proposées aux entreprises. Mais la population doit unir ses forces pour rejeter les réformes hostiles aux pauvres et obtenir des mesures de redistribution des ressources.
Telle est la lutte que mène le mouvement syndical. Des milliers d’infirmières de l’État de São Paulo dispensent des soins dans des établissements médicaux qui garantissent aux patients des soins de qualité et le respect de la dignité. Les organisations syndicales SESP à São Paulo et FNE au niveau national continuent de défendre les droits des infirmières et ne laisseront pas le gouvernement démanteler l’actuelle législation progressiste du travail. Elles appellent les dizaines de millions de Brésiliens qui bénéficient des soins des infirmières à s’associer à leur lutte pour défendre la profession d’infirmière et la prestation de services de santé de qualité.