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Ils ont décidé de chercher de nouveaux moyens efficaces de réformer le système de santé dans l’intérêt des travailleurs, et d’étudier le rôle des syndicats dans ce processus.
« Nous sommes profondément convaincus que la réforme de la santé en Ukraine a un effet négatif à la fois sur les patients et sur les personnels de santé », déclare Tristan Masat. « C’est pourquoi nous voudrions en savoir plus sur le rôle des syndicats, et plus particulièrement sur l’histoire de la relation entre les syndicats et le ministère de la Santé ; nous aimerions avoir vos commentaires et vos suggestions sur la réforme de la santé et sur le système de santé en général ».
Grygorii Osovyi a parlé des actions de la FPU pour garantir la protection des droits constitutionnels, sociaux et économiques des travailleurs, et leurs intérêts.
« Deux questions importantes liées à la réforme de la santé nous intéressent et nous préoccupent », a-t-il expliqué. « Tout d’abord, comment les droits des patients seront protégés et, ensuite, comment les droits et les intérêts des personnels de santé seront protégés. Le ministère de la Santé ne nous a pas encore donné de réponses claires et compréhensibles sur ces questions ».
Les experts de la FPU et du HWUU avaient déjà envoyé leurs commentaires et leurs propositions sur la réforme de la santé au ministère de la Santé et aux groupes parlementaires.
« Notre position est de considérer que la réforme de la santé devrait être efficace et transparente, et avoir une dimension sociale », a indiqué Viktoriia Koval, la Présidente du HWUU.
« Mais il est très difficile de dialoguer avec le ministère. Les responsables ne veulent pas écouter les initiatives et les propositions des syndicats. En dépit des obligations de la loi sur le dialogue social, les documents relatifs à la réforme de la santé n’ont pas été décidés avec les syndicats », a-t-elle ajouté.
Elle a ensuite fustigé la manière d’imposer unilatéralement au secteur de la santé une réforme mal conçue :
« Notre syndicat et la FPU essaient de rétablir le dialogue social dans le secteur de la santé, mais c’est presque impossible. Ni les syndicats ni les employeurs n’ont été conviés à la mise au point de la réforme qu’on nous demande aujourd’hui d’appliquer avec des coûts qui risquent d’être désastreux pour la prestation des soins de santé. Le syndicat, qui représente les intérêts de plus de 700.000 travailleurs de la santé, a le droit et l’obligation de participer au processus d’élaboration de la politique visée par la réforme de la santé ».
La réunion de la FPU avec le Solidarity Center a fait suite à d’autres réunions au cours des derniers mois dans le but d’obtenir un soutien international pour aider les syndicats dans leurs relations avec le gouvernement ukrainien.
Le HWUU, en collaboration avec d’autres affiliés de la santé de l’ISP/FSESP en Géorgie et en Moldova, ont organisé un atelier international sur les réformes de la santé à Kiev, avec le soutien de l’OIT, de la CSI, du CRPE et de la FSESP, les 15 et 16 mai. Lors de cet atelier, Mathias Maucher, le Responsable de la politique des services sociaux et de santé de la FSESP, a communiqué des informations sur les normes et réglementations de l’UE appropriées dans le contexte de l’Accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne signé en 2014 – par exemple dans les domaines du droit du travail, de la santé et de la sécurité au travail et de la santé publique.
L’ISP et la FSESP ont déclaré que le système de santé ukrainien devrait être fondé sur les principes inhérents aux services publics : universalité, accessibilité physique et économique, continuité, droits des usagers, transparence et responsabilité. Les services de santé doivent être organisés pour servir l’intérêt général de tous les citoyens et de tous les patients, ce qui nécessite des financements reposant sur les principes de solidarité, dans un cadre de systèmes fiscaux et/ou de contributions sociales payés à part égale par les employeurs et les employés, et non de réformes de la santé favorables aux marchés.
Dans une déclaration prononcée à la fin de l’atelier, les participants ont attiré l’attention du gouvernement ukrainien sur l’importance de reconnaître que la vie et la santé de chaque individu sont « la valeur supérieure » à prendre en compte dans la politique de l’État, et ont signalé que la réforme de la santé en cours était « réalisée dans le cadre de la politique de libéralisation dont l’objectif est d’accroître les revenus du capital privé ».
Dans la conclusion de la déclaration, les participants ont demandé que toutes les dispositions de la réforme de santé soient harmonisées avec les partenaires sociaux, conformément à l’Accord d’association entre l’Ukraine et l’UE, et que les organisations publiques de la communauté des professionnels de santé et les organisations de la société civile luttent ensemble contre une réforme de la santé antisociale, en coordonnant des actions communes pour défendre les soins de santé en Ukraine.
Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP, et Jan Willem Goudriaan, le Secrétaire général de la FSESP, ont écrit à M. Volodymyr Groisman, le Premier ministre ukrainien, et à Mme Ulana Suprun, la Ministre de la Santé par intérim, pour exhorter l’État ukrainien à repenser les réformes et à garantir que les travailleurs et les citoyens soient placés au centre de la réflexion.
En outre, dans une résolution datée du 22 juin, la présidence de la FPU a explicitement rejeté les réformes et a plaidé en faveur d’un système d’assurance de santé sociale d’État obligatoire en adoptant un texte législatif, ce qui montre la volonté des travailleurs ukrainiens de se battre pour défendre le droit à la santé et les droits syndicaux des personnels de santé. Cette lutte, comme l’ISP, la FSESP et le Solidarity Center l’ont souligné, nécessite un soutien international.