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Finlande : De nombreuses municipalités veulent reprendre les services externalisés

29 Juillet 2013
Dans la pratique, l’externalisation des services sociaux ne fonctionne pas comme la théorie le voudrait. De nombreuses municipalités sont en train de réintégrer les services auparavant externalisés. Il n’est pas non plus certain que l’achat de services auprès de prestataires privés permette aux municipalités d’économiser la moindre somme.

Ce sont là les leçons évidentes que l’on peut tirer du Baromètre Social 2013 publié par Soste, l’organisation faitière qui chapeaute quelques 180 associations dans le secteur social. Le Baromètre repose sur un questionnaire ciblant les hauts responsables dans le secteur social et de la santé, en général sous la houlette des municipalités.

Il leur était demandé d'estimer quel avait été l'impact sur les coûts de l'achat de services auprès d’entreprises privées au cours des quatre dernières années. Plus de la moitié (52%) des directeurs des centres médicaux municipaux ont déclaré que les coûts avaient augmenté. Et 45% des directeurs de services sociaux municipaux ont répondu dans le même sens.

Seulement 12% des directeurs de services sociaux et 14% de directeurs de centres médicaux estimaient que les coûts avaient baissé grâce à l’utilisation de services privés. Le résultat est similaire à celui du précédent Baromètre en 2011; la réaction la plus fréquente était là aussi que l’externalisation avait relevé les coûts à la fois à court terme mais aussi à long terme.

Environ 13% ont répondu que les services sociaux et de santé externalisés avaient commencé par offrir des alternatives moins coûteuses mais avaient ensuite augmenté le coût des services.

Bien qu'un grand nombre des réponses indiquent une qualité assez satisfaisante des services privés, plus de la moitié mentionnent des problèmes de qualité. Cela semble être plus fréquent dans les municipalités de plus de 30.000 habitants, puisque trois municipalités sur quatre signalent des problèmes.

Plus d’un tiers des répondants déclarent qu’au cours des deux dernières années, leurs municipalités ont commencé à réintégrer certains services externalisés. La principale raison de ce retour au giron public tient aux avantages qu’il apporte en termes de prix et de qualité. Les services fournis par les municipalités elles-mêmes sont considérés de meilleure qualité que les services privés, notamment en termes de droits du consommateur, de connaissance des besoins des consommateurs et de développement des services.

Le travail municipal garantit les droits de citoyens

Le même genre de réponse ressortissait de l’enquête réalisée par le Syndicat des secteurs publics et sociaux JHL en 2011 auprès de leurs militants, représentant 140 municipalités et 46 municipalités mixtes ou établissements publics.
Un sur cinq avait déclaré que sa municipalité allait reprendre certains services privatisés. La principale raison derrière cette remunicipalisation était le prix élevé des services privés. Des problèmes avec la qualité étaient aussi fréquemment cités.

« Ce qui motive cette remunicipalisation, c’est le fait que bien souvent, la façon la plus économique de procéder est pour une municipalité d’assurer les services elle-même », explique Päivi Niemi-Laine, le président du principal syndicat municipal JHL.

« La qualité des services, l’efficacité de la chaîne logistique, la durabilité écologique et éthique du travail sont également des raisons importantes pour accorder la préférence au travail municipal. »

« Le travail réalisé par la municipalité est également plus facile à contrôler, ce qui constitue dès lors une barrière à l’économie souterraine. C’est aussi une bonne manière d’empêcher que l’argent des contribuables ne disparaisse entre les mains d’investisseurs étrangers et dans des paradis fiscaux. »

Les fournisseurs privés de services peuvent aussi se retrouver dans une situation économique délicate, ou être confronté au type de problèmes qui force une entreprise à mettre la clé sous la porte. À ce moment-là la responsabilité retombe sur la municipalité, ajoute Niemi-Laine. « En tout cas la municipalité est obligée d’assurer les services prescrits par la loi. »

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