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C’est par la justice fiscale et l'investissement dans les services publics que le Brésil pourra venir à bout des inégalités

02 Juillet 2013
Manifestations à Rio de Janeiro le 20 juin 2013 par Semilla Luz
Après plusieurs jours d'importantes manifestations dans les rues du pays, l'Internationale des Services Publics a salué la volonté de la Présidente du Brésil qui, lors d'une réunion avec les dirigeants syndicaux brésiliens, le 26 juin dernier, s'est une nouvelle fois engagée à consulter les travailleurs/euses sur toute proposition de réforme du travail et à améliorer la qualité des services publics.

Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de la PSI, a déclaré : « Selon les manifestants, les problèmes ne se cantonnent pas à l’augmentation de 20 centimes du prix du ticket de bus. La population réclame une société plus juste, laquelle doit commencer par une modification du système politique qui scinde la population deux catégories : les riches et les pauvres. »

Et de poursuivre : « Le Brésil doit être reconnu dans le monde entier comme un exemple. Ces dernières années, le pays est parvenu à améliorer la situation financière de millions de personnes au moyen d'initiatives progressistes, telles que le programme de sécurité sociale Bolsa Família. Toutefois, le mouvement de protestation pousse le gouvernement à œuvrer davantage pour redistribuer les richesses, grâce à la justice fiscale et à un investissement dans les services publics. La PSI se tient aux côtés de ses affiliés pour soutenir tous les efforts déployés dans le but d’éradiquer la pauvreté et les inégalités au Brésil. La PSI appelle le gouvernement Rousseff à répondre à l'exigence démocratique d'une meilleure égalité pour le peuple brésilien. »

Mercredi dernier, la centrale syndicale du Brésil (CUT) et d'autres syndicats ont rencontré la Présidente Dilma Rousseff, afin de discuter des récentes manifestations sociales.

Mme Rousseff a souligné qu'elle n'approuverait aucun projet à moins de parvenir à un accord entre les travailleurs/euses, les employeurs et le gouvernement. Elle a assuré que le dialogue avec les syndicats serait permanent et que toutes les questions à l'ordre du jour sur les travailleurs/euses feraient l'objet de négociations, y compris la semaine réduite à 40 heures. Les centrales syndicales ont également soulevé la question de l'application de la Convention 151 de l'Organisation internationale du Travail sur les relations de travail dans la fonction publique. Mme Rousseff a quant à elle affirmé que le gouvernement répondrait à l'ensemble des revendications des syndicats présents d'ici le mois d'août.

Vagner Freitas, Président de la CUT (Central Única dos Trabalhadores), a également profité de cette réunion pour évoquer le projet de loi 4330 qui, sous prétexte de réglementer la sous-traitance des services dans le pays, promeut une réforme du travail.

« Ce projet de loi, qui doit encore être examiné par le Congrès, menace d'imposer des conditions de travail encore plus difficiles et d'entraîner des pertes considérables pour les travailleurs/euses », a-t-il défendu.

Vagner a assuré que les services publics ne pourraient être améliorés qu'au moyen d'un investissement plus important. Il a en outre demandé à la Présidente d'intensifier les financements dans les domaines de la santé, de l'éducation et des transports.

Mme Rousseff a déclaré qu'elle comprenait combien il était urgent d'améliorer les services à la population et que la solution devait venir de l'État. « Intensifier la privatisation ne servira à rien. À l'heure actuelle, les travailleurs/euses dépensent déjà une grande partie de leur salaire en services de santé, d'éducation et de sécurité privée. Nous devons y mettre un terme. »

Vagner a rappelé à la Présidente qu'outre une réforme politique, le pays avait également d'une réforme fiscale et ce, dans les plus brefs délais. « Il est grand temps d'augmenter les impôts des riches et de diminuer ceux des pauvres. »

Les centrales syndicales appellent à une journée de mobilisation nationale et de manifestations publiques, le 11 juillet prochain. Chaque secteur et chaque syndicat décidera des actions qui seront organisées ce jour-là, à l'échelle publique ou sur le lieu de travail.

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