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Elle pourrait établir un précédent pour d’autres régions d’Europe, qui souhaiteraient également s’opposer à cet accord. Zurich rejoint ainsi un nombre croissant de villes suisses, notamment Lausanne et Genève, qui se déclarent « hors ACS ».
Selon Stephen Giger, le Secrétaire général du Syndicat des services publics suisse (SSP-VPOD), le mouvement contre l’ACS gagne en ampleur dans toute l’Europe. « Je pense que les populations s’inquiètent davantage du contenu de l’ACS et de la menace que cet accord fait planer sur les services publics, plutôt que de la façon dont les négociations sont menées – les citoyen(ne)s suisses se soucient de leur secteur public, et c’est ce qui les mobilise », a-t-il indiqué.
Aux côtés d’une forte coalition d’organisations de la société civile, l’ISP se dresse contre l’Accord sur le commerce des services – négocié dans le plus grand secret – en raison de l’impact négatif qu’il entraînera sur l’accès universel aux services publics. Les entreprises mettent tout en œuvre pour que la déréglementation et la privatisation occupent une place centrale dans cet accord, qui privilégiera ainsi les bénéfices des sociétés au détriment de l’intérêt général, en limitant la capacité des gouvernements à réglementer les services publics.
« Si ces accords commerciaux étaient véritablement démocratiques, alors toute l’Europe serait une "zone hors ACS", car aucun(e) citoyen(ne) ne souhaite voir les sociétés profiter des services publics dont il/elle a besoin pour vivre dans de meilleures conditions », a déclaré Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP.
Le vote de Zurich survient dans un contexte d’intensification de l’opposition aux accords commerciaux confidentiels. Dans de nombreuses villes d’Europe, des centaines de milliers de personnes sont récemment descendues dans la rue pour exprimer leur désaccord face aux négociations qui se tiennent actuellement sur l’AECG, sur l’ACS et sur le TTIP. A Bâle et à Berne, la capitale suisse, des représentant(e)s politiques prévoient également de présenter des propositions similaires, afin de se déclarer « zones hors ACS ». Ces mesures viendront remettre en question l’implication continue de la Suisse dans les négociations et illustrent clairement la façon dont les actions démocratiques peuvent se mettre en travers des négociations commerciales contraires à la démocratie. L’Uruguay a récemment quitté les négociations sur l’ACS, à la suite d’une campagne menée par la société civile et par les syndicats des services publics.