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Déclaration des Syndicats mondiaux suite à la 63ème session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies
Les syndicats réaffirment qu’une approche fondée sur les droits humains est essentielle pour atteindre l’égalité entre les genres
La 63ème session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CCF), tenue du 11 au 22 mars 2019, a donné lieu à des conclusions concertées qui présentent une approche globale destinée à optimiser les systèmes de protection sociale, l’accès aux services publics et les infrastructures durables pour atteindre l’égalité entre les genres et améliorer l’autonomisation des femmes et des filles.
Les Syndicats mondiaux accueillent favorablement de nombreux aspects des Conclusions concertées et les engagements pris par les gouvernements à cet égard, en particulier :
En outre, les syndicats apprécient que les Conclusions concertées saluent l’importance des normes internationales du travail et de l’Agenda pour le travail décent de l’OIT, dont nous rappelons la nécessaire ratification respective et la mise en œuvre effective. Il est également positif que les Conclusions concertées reconnaissent le rôle des syndicats et de la société civile pour représenter et défendre les intérêts des femmes, tout en indiquant que leur engagement est primordial pour l’application des mesures citées plus haut.
Dans les Conclusions concertées, la CCF craint que les progrès réalisés pour lutter contre les disparités de genre en matière de protection sociale et de services publics soient réduits à néant à cause des coupes budgétaires et des mesures d’austérité, et note qu’il ne faut pas faire marche arrière sur les niveaux de protection déjà obtenus.
Cependant, les syndicats regrettent que les conclusions finales n’abordent pas le renforcement de la responsabilité de l’État pour faire respecter les droits humains des femmes et des filles. Le fait que les acteurs du secteur privé soient mentionnés et qu’ils se voient attribuer un rôle légitime de « coordination », de « consultation » et « d’engagement » dans le domaine de la protection sociale, des services publics et des infrastructures suscite une certaine préoccupation. Globalement, il n’y a aucune référence aux effets potentiellement régressifs et néfastes de la privatisation et des partenariats public-privé en cas de manque de transparence et de politiques de passation de marché défaillantes, et aucune obligation de rendre des comptes n’est prévue pour garantir que la recherche du profit ne porte pas préjudice aux droits humains des femmes et des filles.
La nature publique de la protection sociale, des services publics et des infrastructures durables n’est pas mise en avant dans les Conclusions concertées, de même que la nécessité de financer, de dispenser et de gérer les systèmes, les programmes et les services avec des fonds publics. Ces systèmes, programmes et services devraient être administrés par le secteur public et être tenus de rendre des comptes au public, afin de garantir les pratiques de bonne gouvernance dans l’intérêt des femmes et des filles en situation de grave vulnérabilité.
Les Syndicats mondiaux rappellent que les gouvernements ont la responsabilité fondamentale de mettre en œuvre les engagements formulés dans les Conclusions concertées, afin d’instaurer des systèmes de protection sociale, des services publics de qualité et des infrastructures durables propices à la transformation et soucieux des différences entre les sexes, qui offriront aux femmes et aux filles les éléments matériels indispensables pour exercer pleinement leurs droits humains.
Pour en savoir plus sur les activités des Syndicats mondiaux, consultez le blog de la délégation.
La Déclaration des Syndicats Mondiaux est également disponible en Anglais - Espagnol - Russe