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Ces tensions ont commencé à toucher d’autres acteurs sociaux et, comme si cela ne suffisait pas, le pays est actuellement plongé dans l’une des crises politiques les plus graves de l’histoire. Plusieurs fonctionnaires du gouvernement du général Otto Pérez Molina ont fait l’objet le 16 avril dernier d’une plainte du ministère public (MP) et de la Comisión Internacional contra la Impunidad en Guatemala (Commission internationale contre l’impunité au Guatemala – CICIG), au sujet d’une fraude douanière perpétrée par un groupe criminel dénommé « La Línea » (La Ligne), dans le cadre de laquelle plus de 30 personnes sont déjà détenues à l’heure actuelle. Le secrétaire personnel de la vice-présidente Roxana Baldetti est accusé d’être à la tête de ce groupe et est recherché par la justice.
La plainte contre ce groupe est à l’origine d’actions de protestation et de manifestations de plusieurs secteurs sociaux, ce qui a contraint la vice-présidente à renoncer à ses fonctions. La semaine dernière, un mandat d’arrêt a été émis contre elle et il lui est reproché d’avoir commis trois délits. Le MP et la CICIG ont fait savoir au président et à la vice-présidente de la République qu’ils disposaient d’un nombre suffisant de preuves sur la responsabilité et les principaux dirigeants de ce groupe frauduleux et que, en conséquence, un jugement préalable était sollicité pour le président Otto Pérez. La Cour suprême de justice a ordonné ce jugement préalable, laissant au Congrès de la République le soin de constituer une commission d’enquête, qui se compose aujourd’hui de cinq députés : deux du parti officiel, deux du parti LIDER, et une députée du parti Encuentro Por Guatemala. Il incombe à cette commission d’enquête de présenter un rapport au Congrès qui, en définitive, avec les voix de 105 députés sur un total de 158, doit approuver la suppression de l’immunité du président de la République. Celui-ci a refusé de renoncer à son droit à un jugement préalable et de quitter son poste de président, malgré les diverses manifestations témoignant depuis le mois d’avril de l’indignation de la société guatémaltèque, qui exige la démission du président et appelle à la confrontation.
Cette situation extrême fait surgir la menace d’un coup d’État, ce qui entraînerait une rupture constitutionnelle et institutionnelle, et mettrait gravement en péril nos camarades dirigeants syndicaux du Guatemala. C’est pourquoi nous invitons dès maintenant les affiliés de l’ISP à travers le monde à rester attentifs et vigilants à l’égard de la situation du Guatemala et à tout appel que nous lancerons par l’intermédiaire de l’ISP.
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