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par Sonia Sanchez
Organisée autour du thème « L’eau et l’emploi », l’édition 2016 de la Journée mondiale de l’eau s’est attachée à mettre en lumière le rôle essentiel joué par l’eau dans la création et le soutien d’emplois de qualité. L’ISP ne voit toutefois pas d’un bon œil la dépendance à l’égard des partenariats public-privé (PPP) et des financements privés pour assumer des responsabilités qui incombent aux gouvernements, comme le propose l’ONU.
« Nous assistons à un élan mondial coordonné en faveur d’un environnement dans lequel la quasi-totalité des services publics sera soumise à la loi du marché […] et les dynamiques du marché sont telles que les différents acteurs n’ont d’autre choix que de maximiser leurs profits, de réduire les risques au maximum et d’assurer la rentabilité », a déclaré David Boys, le Secrétaire général adjoint de l’ISP.
« Cependant, cette configuration ne peut s’appliquer au secteur de l’eau, précisément parce qu’il a pour vocation de garantir un accès universel, indépendamment de la capacité à payer, parce qu’il jouit d’un monopole naturel et parce que ses "clients" achètent quotidiennement son produit. En outre, le secteur de l’eau doit également protéger l’écosystème », a-t-il ajouté.
David Boys a indiqué que l’ISP saluait le sixième Objectif de développement durable (ODD), ainsi que toutes les résolutions précédemment adoptées par l’ONU, qui mettent clairement en lumière le droit humain à l’eau et à des services d’assainissement.
A cet égard, l’édition 2016 du Rapport sur le développement mondial de l’eau, qui souligne la relation réciproque qu’entretiennent l’ODD n°6, relatif à l’eau et à l’assainissement pour tous, et l’ODD n°8, relatif à l’instauration d’un travail décent pour tous, a été présentée à l’occasion de cet événement. Ce rapport illustre la façon dont l’interaction entre l’eau et l’emploi promet une croissance économique inclusive et durable dans tous les pays.
Le Secrétaire général adjoint de l’ISP a également indiqué que, pour créer un environnement favorable à des services publics d’eau et d’assainissement forts, différentes mesures devaient être prises. En effet, une justice fiscale mondiale devient une nécessité, les financements doivent s’accompagner d’une décentralisation des responsabilités, l’ensemble des travailleurs/euses doivent pouvoir bénéficier de conditions de travail décents, il est nécessaire de pouvoir compter sur des autorités locales efficaces, dotées de mécanismes de participation et du personnel, des compétences, de la formation et des outils appropriés. Enfin, il convient d’instaurer un environnement favorable aux partenariats public-public entre des services publics de distribution forts et d’autres services plus faibles, afin de renforcer les capacités et de partager les expériences.
Cette cérémonie d’ouverture a également pu compter sur la participation de Guy Ryder, Directeur général de l’OIT et Président d’ONU-Eau, de Flavia Schlegel, Sous-Directrice générale pour les sciences exactes et naturelles de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), de S. E. Misako Kaji, Présidente du Conseil d’administration de l’OIT, et de Kamran Rahman, Vice-président régional de l’OIE (Asie) et délégué employeurs (Bangladesh) au sein du Conseil d’administration de l’OIT.
Un milliard et demi de travailleurs/euses
D’après Guy Ryder, l’accès de tous à l’eau et la gestion durable des ressources en eau sont très clairement et directement liés à la création d’emplois de qualité. Il a mis en lumière la situation de près de la moitié des travailleurs/euses du monde entier, soit un milliard et demi de personnes, qui travaillent dans des secteurs liés à l’eau. Nombre d’entre eux ne sont pas suffisamment reconnus au vu du métier qu’ils exercent, et ne sont pas protégés par les droits du travail fondamentaux. « Cette situation doit cesser », a déclaré Guy Ryder, qui a lancé un appel à l’amélioration des conditions des travailleurs/euses du secteur de l’eau.
Le Président d’ONU-Eau a également insisté sur le fait que, pour que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU soit un succès et pour que nous bâtissions ensemble un avenir durable, nous devons garantir un travail décent dans le secteur de l’eau et nous assurer que l’eau, dont nous dépendons tous, est sans danger. « La qualité de l’eau, de même que la quantité d’eau, a un impact direct sur la vie et sur la santé des travailleurs/euses », a-t-il ajouté.
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