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« C’est simplement le signe que les gouvernements tiennent enfin compte de la colère de la population face aux cadeaux accordés aux entreprises. En effet, aucune campagne politique ne pourra cacher le fait que ces accords commerciaux offrent des bénéfices aux plus grandes multinationales de la planète, en sacrifiant des emplois et les services publics pour les citoyens ordinaires », a ajouté Rosa Pavanelli.
La décision française s’inscrit dans le sillage du retrait l’an dernier de l’Uruguay et du Paraguay des négociations controversées sur l'ACS, soutenues par les Etats-Unies, et du récent recul humiliant de l’UE au regard du règlement des différends entre investisseurs et États. Face aux critiques de l’Allemagne et de la France, et au départ prochain de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, il s’avère difficile de savoir dans quelle mesure la Commission européenne sera à même de poursuivre les négociations.
Cependant, Mme Pavanelli rappelle que l’Accord économique et commercial global (AECG), récemment conclu entre l’UE et le Canada, fait toujours courir à la France et aux autres pays européens le risque d’être poursuivis pour dommages par 80 % des entreprises américaines disposant de filiales au Canada.
Citant un récent rapport accablant sur le RDIE, Rosa Pavanelli a déclaré : « Si la France souhaite réellement protéger ses intérêts, elle doit également s’opposer à l’AECG. » Les négociations sur l’AECG ont abouti, mais doivent encore être ratifiées.
Toujours selon Mme Pavanelli, après des décennies de montée des inégalités et de profits considérables engrangés par les entreprises, il apparaît clairement que le modèle de libéralisation du commerce – qui se révèle être un échec – ne va pas dans l’intérêt des populations. Les gouvernements se rendent finalement compte que soutenir ces accords engage leur responsabilité politique.
« Il est scandaleux de devoir compter sur des fuites pour découvrir ce que nos gouvernements négocient en notre nom. Le secret et le manque de transparence ne font qu’exacerber les inquiétudes de la population et minent à long terme la crédibilité des gouvernements », a-t-elle conclu.
Costa Rica
Vendredi (2 septembre), Rosa Pavanelli rencontrera les syndicats du Costa Rica afin de discuter de l’Accord sur le commerce des services (ACS), peu connu dans le pays, qui a été secrètement négocié par l’Union européenne, les Etats-Unis, le Japon et d’autres pays, au cours de ces quatre dernières années, à Genève.
L’ACS entend étendre les dispositions controversées de l’AGCS et mettra à mal la démocratie en restreignant la capacité des gouvernements nationaux à réglementer les multinationales étrangères et à reprendre le contrôle des privatisations qui auront échoué.
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