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Les travailleurs guatémaltèques doivent être protégés lorsqu'ils se font entendre

10 Septembre 2013
Rosa Pavanelli, secrétaire générale de la PSI
Rosa Pavanelli, secrétaire générale de la PSI, a écrit cet éditorial pour Equal Times :

Les 13 et 14 août 2013, une délégation syndicale internationale menée par l'Internationale des services publics (PSI) a rencontré les responsables du gouvernement guatémaltèque.
Cette délégation comprenait en son sein Alex Praça, représentant de la Confédération syndicale internationale (CSI), ainsi que des dirigeants syndicaux de la PSI provenant du Brésil, du Mexique, d'Argentine, de France, d'Allemagne, de Suède, du Danemark et des États-Unis.

Si nous nous sommes rendus au Guatemala, c'est pour témoigner du soutien apporté par les travailleurs/euses des services publics du monde entier aux affiliés de la PSI dans ce pays, ainsi que pour souligner le fait que le mouvement syndical international œuvre en priorité en vue d’améliorer la terrible situation des travailleurs/euses guatémaltèques.

Durant la réunion avec notre délégation, Otto Pérez Molina, le président du Guatemala, a déclaré qu’« il est vraiment honteux que notre pays soit le plus dangereux au monde pour les syndicalistes ».

Notre délégation a fait part au président Pérez Molina et à ses principaux ministres de la consternation de nos syndicats face à l’assassinat d’au moins 58 syndicalistes au Guatemala ces dernières années, alors que personne n’a été traduit en justice.

Ce sont particulièrement les membres de l'affilié de la PSI, le syndicat national des travailleurs de la santé du Guatemala (Sindicato Nacional de Trabajadores de Salud de Guatemala, SNTSG), qui ont été visés.

Nous avons déclaré aux responsables gouvernementaux que nous étions également préoccupés par le nombre élevé de meurtres de femmes au Guatemala, ainsi que par le climat inhérent propice à l'intimidation et aux attaques à l’encontre des femmes syndicalistes.

L'impunité constitue un sérieux problème. Si l’on ne peut promouvoir et protéger les droits humains, il est impossible d’instaurer une démocratie.

Nous nous engageons à travailler avec la CSI et l'OIT, ainsi qu'avec les gouvernements de nos pays respectifs, afin de sensibiliser la communauté internationale à ces problématiques.

En septembre prochain, nous aborderons le cas du Guatemala avec le Parlement européen en demandant à ce que le statut commercial spécial accordé au Guatemala ne soit pas appliqué tant que la situation des droits humains et du travail ne se sera pas considérablement améliorée.

L'accès aux soins de santé universels constitue la pierre angulaire de toute société démocratique.

Le rôle des syndicats indépendants dans la constitution d'une société démocratique doit également être reconnu comme un élément clé.

Bien que le Guatemala représente actuellement la plus grande économie d'Amérique centrale, le fossé des inégalités ne cesse de se creuser.

Pour un pays ne publiant que peu de statistiques officielles, il en ressort néanmoins certains faits alarmants.

La moitié des enfants de moins de 5 ans souffre de malnutrition chronique, près d'un enfant sur trois ne termine pas l'école primaire, plus de femmes décèdent des complications d’une grossesse ou d’un accouchement que dans tout autre pays de la région et le degré de violence envers les femmes figure parmi les plus élevés au monde.

Nous avons précisé au président Pérez Molina et aux différents responsables que nous souhaitions travailler main dans la main avec eux, afin d’améliorer les conditions des syndicalistes du secteur de la santé et l'accès à des services sanitaires de qualité pour tous les citoyens guatémaltèques.

Aux côtés de plusieurs de nos affiliés, notamment de Suède et d'Allemagne, la PSI a joué un rôle prépondérant dans le soutien de nos syndicats en Colombie. Elle a également travaillé de concert avec le gouvernement colombien afin de s'attaquer au problème de la violence à l’encontre des syndicalistes dans le pays.

Nous sommes prêts à collaborer lorsque nous constatons une volonté sincère de cheminer ensemble sur la voie de la véritable démocratie. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait pour la Colombie.

Comme le soulignait Dora Regina Ruano, l’une des dirigeantes du SNTSG, « Nous ne voulons pas de garde du corps. Nous croyons en l'état de droit. Ce que nous voulons, c’est la justice. »

Pour consulter les rapports, photos et vidéos sur la mission au Guatemala :

http://www.world-psi.org/fr/un-point-de-depart-pour-la-justice-au-guatemala

 

 

 

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