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Quand plus de 2 500 dirigeants politiques ou du monde des affaires se sont réunis à Davos au mois de janvier, beaucoup ont considéré le fossé grandissant entre riches et pauvres comme la plus grande menace pour l’économie mondiale.
Au cours des vingt dernières années, la répartition des revenus a basculé en faveur des plus riches, tandis que la situation financière relative des pauvres et d’une grande partie des classes moyennes se détériorait dans la plupart des pays, y compris les puissances économiques mondiales comme les Etats-Unis, l’Allemagne et la Chine.
D’après le nouvel ouvrage de l’OIT, “Wage-led growth: An equitable strategy for economic recovery” (Une croissance tirée par les salaires: une stratégie équitable pour le redressement économique), cette tendance n’est liée aux changements technologiques que de manière partielle.
La raison principale pour laquelle les travailleurs ne reçoivent qu’une part réduite du revenu national, c’est l’existence des politiques de ces trente dernières années qui ont distribué les revenus non pas par rapport au travail mais par rapport au capital. Ce que l’on appelle la part des revenus du travail a commencé à décliner autour des années 1980 dans de nombreuses économies avancées, y compris aux Etats-Unis et au Japon, et une tendance similaire a été observée ces dernières années dans les pays émergents, en particulier en Chine.
Qui plus est, cette part réduite des revenus du travail a été redistribuée de plus en plus inégalement entre les travailleurs – avec des résultats frappants.
Le nouvel ouvrage dresse un tableau plutôt déprimant, même s’il est familier. Pour les pays avancés, la part des revenus du travail a en moyenne diminué d’environ 10 points de pourcentage par rapport au sommet atteint à la fin des années 1970. Pourtant, cette réduction significative cache des inégalités de revenu encore plus fortes puisque les 1 pour cent les mieux rémunérés sont compris dans la part des revenus du travail. Si on ne les prend pas en compte, la part que touchent les travailleurs ordinaires recule encore de 2 à 6 points de pourcentage.