We've moved to a new site!

Join us at publicservices.international - for all the latest news, resources and struggles from around the world.

We are no longer updating world-psi.org and it will be progressively phased out: all content will be migrated to the new site and old links will redirect eventually.

Le président du Guatemala défie l’OIT en interdisant toutes les conventions collectives dans le secteur public

Mars 25, 2015
Quelques jours seulement avant que le cas du Guatemala ne soit discuté au Conseil d’administration de l’OIT, le président Otto Pérez Molina créé un précédent en interdisant toute négociation de conventions collectives dans le secteur public, expliquant que des mesures d’austérité sont nécessaires pour combler le déficit fiscal énorme que connaît le pays.

Cette décision, parmi d'autres mesures drastiques qui mettront à mal les services publics, se trouve aux antipodes des engagements pris par le gouvernement et définis dans une feuille de route signée avec l'OIT, qui vise précisément à réaffirmer le respect de la liberté syndicale et le droit à la négociation collective des travailleurs/euses du secteur public, conformément à la Convention 154 de l'OIT, ratifiée le 29 octobre 1996.

Par solidarité envers la position adoptée par nos affiliés du Guatemala, nous rejetons catégoriquement cette décision. Le Guatemala est considéré comme l’un des pays les plus dangereux au monde pour le mouvement syndical. De nombreux dirigeant(e)s syndicaux et syndicalistes ont été assassinés ou menacés, et la plupart des auteurs de ces crimes n’ont pas été traînés en justice.

Une délégation de haut niveau, sous l’égide de l’ISP, s’est rendue au Guatemala en août 2013, lors de laquelle la Secrétaire générale de l’ISP, Rosa Pavanelli, a dit au président et ses ministres du Travail, de la Santé et de l’Intérieur que :

« La défense des droits des membres de nos affiliés du Guatemala reste notre première priorité, et il en sera ainsi jusqu’à ce que la situation s’améliore pour les syndicalistes et les travailleurs/euses de ce pays ».

Jusqu’à présent, le gouvernement du Guatemala n’a nullement respecté les engagements pris sur cette feuille de route. Il ne respecte pas non plus les conventions collectives conclues à la suite de longues négociations, telles que les accords signés avec le ministère de la Santé ou avec la Société municipale des eaux (Empresa Municipal de Agua, EMPAGUA).

L’ISP a clairement précisé, lors des réunions de suivi avec le président, en mars 2014, et plus récemment avec la vice-ministre du Travail, le 4 mars 2015, qu’il est nécessaire d’organiser des discussions sectorielles avec les travailleurs/euses du secteur public en vue d’aborder les différents aspects qui freinent et entravent le développement de ce secteur majeur.

L’ISP a envoyé une lettre au président du Guatemala, l’exhortant à modifier sa politique et à soutenir l’élaboration d’une politique nationale qui garantisse le respect des organisations syndicales et promeuve la négociation collective.

L’ISP incite ses affiliés à envoyer une lettre de protestation exhortant le gouvernement du Guatemala à respecter et défendre les droits humains, notamment le droit à une vie digne, un travail décent, la liberté syndicale et la négociation collective.

Pour de plus amples informations :

Voir aussi