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Ceci a conduit à des actions de masse pour imposer une utilisation judicieuse des fonds dans les infrastructures sanitaires et garantir la transparence dans l'examen des accusations, notamment à une occupation du siège du ministère de la Santé à Abuja, le 26 janvier.
Pendant presque deux ans, les syndicats du secteur de la santé ont dû affronter une féroce opposition des officiels du ministère de la Santé parce qu'ils ont établi un cas de corruption entrant dans les « pratiques courantes » au FMC, sous la direction de son directeur médical, le Dr Uwakwem.
Le ministre de la Santé a répliqué en niant toute irrégularité financière de la part du directeur médical. Il a mis l'accent au contraire sur l'opposition des travailleurs/euses au lancement des partenariats public-privé dans le Centre par le Dr. Uwakwem, censés ancrer la transparence et le sens des responsabilités. Mais ce dont il semble ne pas avoir pris la mesure, c'est que les PPP sont souvent liés à la corruption. La situation que connait le FMC d'Owerri n'est qu'un exemple de plus qui vient le confirmer.
Partant des actions de dénonciation des syndicats, la Commission nigériane contre les délits financiers et économiques (EFCC) a mené une enquête indépendante. Ses constatations l'ont amenée à poursuivre le Dr. Uwakwem devant la Haute Cour, le 11 octobre 2016, considérant qu'un cas de corruption était de prime abord établi contre elle.
Il est plutôt étrange de voir que le ministre de la Santé l'a remise en poste, de force, en recourant à la police. Les syndicats précisent par ailleurs que cela va bien plus loin que ce qu'on pourrait penser. Précédemment, ils avaient avancé que le Dr. Uwakwem semblait avoir collaboré avec des officiels haut placés au ministère pour détourner des fonds promis au Centre. Le PPP dont elle assure la promotion est, comme beaucoup d'autres PPP, la voie ouverte au détournement de ressources publiques très utiles à des fins privées.
Lorsque des fonds destinés aux services de santé sont détournés vers des poches privées, l'impact négatif que cela produit sur des millions de personnes vulnérables est incommensurable. Les ressources qui auraient pu servir à employer des personnels, à acheter des médicaments et à assurer des services de santé faisant cruellement défaut sont perdues au profit de quelques personnes avides. Ironiquement, cette forme intéressée de développement est ensuite utilisée pour justifier la mise en place de PPP, qui contribuent à leur tour à alimenter la corruption et à nourrir des profits privés avec des fonds publics.
Par principe, l'ISP lutte contre la corruption et toutes ses ramifications. C'est particulièrement condamnable lorsque les institutions qui sont censées être les garantes contre de telles actions néfastes sont manipulées. Cela mine la campagne anti-corruption lancée par le gouvernement fédéral du Nigéria.
L'ISP salue le courage de ses affiliés et des autres syndicats nigérians qui se rebellent contre cette anomalie et pour défendre des services publics de qualité à l'abri d'officiels corrompus.
L'ISP ajoute ce cas à la longue liste des PPP qui échouent, apportant une preuve solide supplémentaire que les PPP ne fonctionnent pas et qu'ils encouragent plutôt la corruption.
Contributions de Biobelemoye Josiah, Ojonugwa Ayegba (MHWUN) et Samson Eze (NANNM)