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Dialogue social sectoriel européen pour l’éducation

17 Juin 2016
Annual General Meeting of the European Sectoral Social Dialogue for Education
Jon Richards, d’UNISON, Royaume-Uni, et Jan Boersma, de FNV, Pays-Bas, représentaient la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP) lors de l’assemblée générale annuelle du Dialogue social sectoriel européen pour l’éducation (DSSEE), organe européen officiel des employeurs et syndicats du secteur de l’éducation.

Lors de la discussion sur le programme de travail du DSSEE pour 2016/17, les représentants FSESP ont suggéré d’ajouter les points suivants :

  • La privatisation/l’externalisation des services d’éducation, car il s’agit de l’une des principales priorités du Réseau des personnels auxiliaires du secteur de l’éducation et de la culture (ESCW).
  • Le volume de travail – les réductions budgétaires et suppressions de postes, conjuguées à une obligation croissante de rendre des comptes, à la fixation d’objectifs et à l’augmentation du nombre d’élèves, se traduisent par un volume de travail accru pour un personnel réduit.
  • La rémunération et la protection sociale. Il s’agit également d’une priorité du Réseau ESCW. L’austérité maintient les salaires à la baisse et dégrade les conditions de travail.

Les employeurs ont mené une enquête auprès de leurs membres pour connaître l’impact des projets DSSEE. Il a été noté que la répartition et l’impact variaient. Les syndicats ont reconnu l’existence d’un problème de diffusion des informations, mais également du fonctionnement des dialogues sociaux nationaux. Les syndicats ont appelé à un renforcement des résultats, avec une recommandation déterminée. Les employeurs se sont montrés peu désireux de décider de recommandations, leur préférant des orientations conjointes, moins contraignantes.

Le programme de travail conjoint final a été défini. En voici les principaux axes :

  • Coopération avec la Commission européenne et participation des partenaires sociaux ;
  • Développement public/privé ;
  • Déclaration de Paris (sur l’éducation civique et l’intégration des migrants) ;
  • Éducation ouverte et innovante – dont l’éducation numérique ;
  • Soutien aux enseignants, formateurs et responsables scolaires – soutien professionnel ;
  • Accroissement de l’attrait de la profession d’enseignant ;
  • Formation professionnelle et apprentissage ;
  • Éducation supérieure et recherche – dont la mobilité et les questions de genre ;
  • Qualifications et compétences de grande qualité ;
  • Promotion du programme sur les compétences ;
  • Suivi des résultats DSSEE ;
  • Stratégie de communication ;
  • Renforcement des capacités – dialogue par le transfert de connaissances et la formation ;
  • Promotion des lieux de travail décents pour une vie professionnelle plus saine.

Sophia Eriksson, de la Commission européenne, a présenté « Nouvelles priorités pour la coopération européenne en matière d’éducation et de formation, et investissement dans l’éducation dans l’UE ».

Les nouvelles priorités portent sur tous les apprentissages – depuis le préscolaire et l’éducation informelle jusqu’à l’apprentissage tout au long de la vie. Elles ont été adoptées lors de la réunion du Conseil de l’Union européenne en novembre.

Les six priorités :

  • Connaissances, qualifications et compétences pertinentes et de qualité, développées pendant toute la durée de l’éducation et de la formation tout au long de la vie, axées sur les acquis d’apprentissage, pour favoriser l’employabilité, l’innovation, une citoyenneté active et le bien-être ;
  • Éducation inclusive, égalité, équité, non-discrimination et promotion des compétences civiques ;
  • Éducation et formation ouvertes et innovantes, entrant notamment de plain-pied dans l’ère numérique ;
  • Soutien appuyé aux enseignants, aux formateurs, aux responsables d’établissement et aux autres membres du personnel éducatif ;
  • Transparence et reconnaissance des compétences et des qualifications pour faciliter l’apprentissage et la mobilité de la main-d’œuvre ;
  • Investissements durables, qualité et efficacité des systèmes d’enseignement et de formation.

Le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) superviserait également les nouveaux fonds, consistant en prêts d’un minimum de 10 millions d’euros. Ceux-ci seraient versés au travers de la Banque européenne d’investissement et porteraient sur des investissements plus risqués. Parmi les secteurs possibles figurent « l’environnement, le capital humain, la culture et la santé, en particulier par l’éducation et la formation, la culture, et les industries créatives ».

Pour la Commission européenne, ces prêts s’ajoutent aux fonds nationaux et à la privatisation, ils ne s’y substituent pas.

Les délégués FSESP ont déclaré que ces « fonds supplémentaires » entraînent généralement une suppression de fonds publics. Des exemples montrent que les coûts augmentent et que le secteur privé gagne toujours de l’argent, exigeant d’être payé même quand les projets initiaux ne sont plus nécessaires.

Sophia a répondu que la Commission avait appelé à une augmentation des investissements publics, que ceux-ci ne devraient pas être remplacés et qu’il fallait donner leur chance aux capitaux privés supplémentaires. Les syndicats n’ont cependant pas été convaincus par son argumentaire. Nous pensons que les fonctionnaires européens manquent d’expérience à ce sujet, et que les sociétés privées sont passées maîtres dans l’art de convaincre facilement des fonctionnaires bien intentionnés.

Projets DSSEE :

La réunion a étudié quatre projets récents :

  1. Soutenir les chercheurs en début de carrière au sein de l’enseignement supérieur en Europe. Ce projet est terminé. Le rapport a montré l’importance de l’équilibre entre les activités de recherche et d’enseignement, de la promotion de l’employabilité, du développement professionnel, des questions d’égalité et des contrats à durée déterminée. Les délégués FSESP ont indiqué qu’ils n’avaient pas vu le rapport final, et qu’ils seraient heureux de le diffuser.
  2. Autonomie professionnelle, obligation de rendre des comptes et direction efficace des écoles. Ce projet est terminé. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre autonomie et obligation de rendre des comptes, et la formation continue et les réseaux sont importants.
  3. Promotion du dialogue social sur l’éducation parmi les États membres. La deuxième phase du projet portait principalement sur la généralisation du dialogue social dans les États de l’Union européenne de taille modeste et récents.
  4. Promotion de lieux de travail décents dans le secteur de l’éducation en vue d’une vie professionnelle plus saine. Ce projet vient de commencer, et entend améliorer les environnements de travail. Les délégués FSESP ont insisté sur l’importance du volume de travail à cet égard.

Grève des enseignants lituaniens

À la fin de la réunion, les syndicats se sont réunis pour une séance photos afin d’exprimer leur solidarité aux six syndicats d’enseignants lituaniens qui réclament le rétablissement des salaires des enseignants en Lituanie, gelés depuis huit ans, au niveau d’avant-crise.

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