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Conférence internationale des jeunes travailleurs pour la commémoration des 40 ans du soulèvement de Soweto

28 Juin, 2016
Source: 
PSI
La Conférence internationale des jeunes travailleurs pour la commémoration des 40 ans du soulèvement de Soweto en 1976, s'est tenue du 15 au 18 juin 2016 à l'hôtel Reef de Johannesbourg. La conférence est l’une des activités phares du programme de «renforcement du rôle des syndicats des jeunes travailleurs du secteur public en Afrique du sud», financé par UNISON.

Bref rapport de conférence

1.  Commémoration des 40 ans du soulèvement de Soweto

Le comité de coordination national des jeunes travailleurs d'Afrique du Sud de l'ISP est fier d'avoir, avec le soutien incontestable, la direction et l'appui du bureau de l'Afrique du Sud, accueilli avec succès la Conférence internationale des jeunes travailleurs pour la commémoration des 40 ans du soulèvement de Soweto en 1976, qui s'est tenue du 15 au 18 juin 2016, à l'hôtel Reef de Johannesbourg. La conférence est l’une des activités phares du programme de «renforcement du rôle des syndicats des jeunes travailleurs du secteur public en Afrique du sud», financé par UNISON. La conférence, ayant pour thème «les jeunes travailleurs comme vecteurs du changement fondamental dans le milieu social et sur le lieu de travail», s'inspire du rôle de transformation qu'ont joué les élèves de l'école d'Orlando en 1976 dans le contexte historique et politique de l'Afrique du Sud. Aujourd'hui, les jeunes travailleurs et travailleuses des services publics ressentent le besoin de s'inspirer à leur tour de cette génération qui a surmonté tous les obstacles afin d'affronter l'impitoyable oppression, uniquement armée de courage et de la conviction que le changement de système éducatif et des relations de pouvoir dans la société était inévitable et devait être atteint de leur vivant.

2. Participants à la conférence

Les participant(e)s à la conférence étaient de jeunes travailleurs et travailleuses venant des diverses régions de l'ISP, telle que la région inter-américaine et le Brésil, représentée par Joăo Gabriel Guimarăes Buonavita. La représentante titulaire des jeunes de la région Afrique et pays arabes, Fatou Diouf Seye, était également présente. Environ 47 jeunes travailleurs et travailleuses, venant de 8 pays de la sous-région Afrique australe ont assisté à la conférence. Sur le nombre total de délégué(e)s présents, 24 représentaient l'Afrique du Sud, pays hôte. Les 7 autres pays représentés étaient le Botswana, le Mozambique, le Malawi, la Namibie, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe. Les délégués de Solidarité Internationale (SI) et du mouvement Boycott,  Désinvestissement et Sanctions (BDS) étaient également présents.

3. Visite des lieux de commémoration et des sites patrimoniaux de Soweto

Le 16 juin 2016, afin de commémorer le soulèvement de 1976, les jeunes travailleurs et travailleuses ont visité tous les lieux de commémoration et les sites patrimoniaux de Soweto. La visite a débuté au lycée Morris Isaacson, où les manifestations estudiantines avaient démarré à l'époque. Puis, près du Memorial Park, des discours ont été prononcés par des dirigeant(e)s actuels, comme le discours d'ouverture du secrétaire général du syndicat SAMWU (South African Municipal Workers Union), Simon Mathe. La vice-présidente de l'ISP, également présidente du DENOSA (Democratic Nurses' Organisation of South Africa), Thandeka Msibi, a notamment partagé son expérience du soulèvement de 1976. Ont suivi les visites du Hector Peterson Museum puis de Vilakazi Street (où se trouvent la maison de Nelson Mandela, ancien président de la République d'Afrique du Sud et celle de l’archevêque Desmond Tutu), ainsi que la visite du pont de Hastings Ndlovu (où fut fusillé par la police le premier étudiant en 1976), puis les jeunes travailleurs et travailleuses ont pu recevoir une collation au centre de congrès Ubuntu Kraal. C'est lors de ce voyage que les jeunes travailleurs et travailleuses, afin de montrer leur énergie, leur zèle et la vigueur de leur jeunesse, ont rapidement organisé une marche et ont parcouru Vilakazi Street, brandissant la bannière de l'ISP. Il va sans dire que cela a accru de manière significative la visibilité de l'ISP et de ses affiliés dans les commémorations, puisqu'un grand nombre de touristes participait au même moment à la visite des différents sites du patrimoine.

4.  Discours bouleversants

Le 17 et le 18 juin 2016, les jeunes travailleurs et travailleuses ont été subjugués par les discours bouleversants de la conférence qui mêlaient chants et danses, empreints de confiance, de conviction, d’abnégation et de vivacité. La plupart des discours tournaient autour de défis auxquels font face les jeunes en général, et les jeunes travailleurs et travailleuses en particulier, ainsi que de ce qui était en train de se faire pour ces derniers.

Les défis portent notamment sur les pathologies sociales comme la drogue et l’abus de substances, les grossesses précoces, ainsi que l'âgisme, le harcèlement sexuel, l’emploi précaire, le chômage et la pauvreté, l’emploi sous contrat, les inégalités, la défense mais aussi le développement et la promotion des droits humains et des droits des travailleurs et travailleuses, ainsi que l’incapacité des syndicats à développer l'esprit de leadership entrepreneurial chez les jeunes.

La nécessité de remettre en question les fondements-mêmes de la société, en vue d'une transformation sociale fondamentale, est un défi encore plus important. Dans un contexte marqué par la privatisation galopante, la maximisation des profits, un néo-libéralisme envahissant et l’impérialisme mondialisé, les jeunes travailleurs et travailleuses sont confrontés à une tâche gigantesque, celle d'éradiquer tout cela afin qu’un changement radical puisse se produire.

Les principaux conférenciers étaient:

  1. La vice-présidente de l'ISP (également présidente du DENOSA), Thandeka Msibi ;
  2. Le président du NEHAWU, Nyameka Macanda ;
  3. Le secrétaire général du SAMWU, Simon Mathe ;
  4. La représentante titulaire des jeunes travailleurs de l'ISP pour la région Afrique et pays arabes, Fatou Diouf Seye ;
  5. La représentante titulaire des jeunes travailleurs de l'ISP pour la région Afrique Australe, Boemo Bato ;
  6. Le président des jeunes travailleurs de l'ISP pour l'Afrique du Sud, Sibusiso Valashiy ;
  7. Le secrétaire sous régional par intérim pour l'ISP de la région Afrique australe, Patrick Malatji ;
  8. Le représentant de l'ISP pour la région Inter-américaine et le Brésil, Joăo Gabriel Guimarăes Buonavita ;
  9. La présidente régionale du NEHAWU, Lulamile Sibanda ;
  10. L'ancien président du Conseil des étudiants de l'université du Witwatersrand, Mcebo Dlamini.

5.  La constitution de structures de jeunes travailleurs au sein de l'ISP: un succès !

Les jeunes travailleurs et travailleuses engagés au sein de l'ISP représentent déjà une véritable force dont il faut tenir compte, ce qui constitue une première étape très importante vers la mise en application des actions à prendre. Lors de la conférence, il était évident que les jeunes travailleurs et travailleuses de l'ISP devaient monter une organisation garantissant que leurs intérêts seront toujours examinés et que leur implication dans la préparation de campagnes sera incontournable. De quelle manière le travail précaire impacte-t-il les jeunes travailleurs dans les services publics? Il a été souligné que la réponse à cette question permettra d’impliquer les jeunes travailleurs et travailleuses. Les rapports des pays font état de progrès significatifs à la fois dans la création et l’institutionnalisation des organisations de jeunes travailleurs et travailleuses, mais aussi pour ce qui est de l’appui des dirigeant(e)s à cet égard. S’il ne fait aucun doute que ce soutien ne règle pas tout, il indique toutefois une volonté de plus en plus évidente de la part des dirigeant(e)s d'encourager les jeunes travailleurs et travailleuses à constituer leur propre organisation.

En outre, les jeunes travailleurs et travailleuses sont instamment invités à s’instruire davantage et à apprendre de leurs collègues plus âgés, à la fois sur le lieu de travail et au sein du syndicat. C’est grâce à une éducation et à des efforts de renforcement des capacités efficaces et durables que les jeunes travailleurs et travailleuses pourront influencer la politique du milieu du travail. Cela a d'ailleurs été identifié lors de la conférence comme un autre combat dans la lutte pour la transformation du milieu du travail. Ce qui ressort de toutes les interventions et discussions de la conférence est que tout cela est facilement réalisable à condition, qu’au sein de l'ISP, les jeunes travailleurs et travailleuses constituent et renforcent leurs propres organisations. La proposition d'un quota de représentation de 30% de jeunes travailleurs et travailleuses est considérée comme un premier pas, mais cela reste insuffisant si l’on veut traiter des problèmes, des intérêts et des aspirations des jeunes travailleurs et travailleuses au sein de l'ISP. Il a été souligné que la création d'une société mondiale juste passe nécessairement par la solidarité à l’égard de pays tels que le Brésil, Cuba, la Palestine, le Swaziland et le Sahara occidental.

6.  Discussion de la commission et actions de suivi

Dans la mesure où la conférence est également un espace interactif, les délégué(e)s ont eu largement le temps de discuter de questions importantes enrichies par les apports des panélistes et des intervenant(e)s. Des domaines de campagne ont été identifiés, tels que la demande d’interdiction du recours aux agences de recrutement, la nécessité de transformer les systèmes éducatifs (afin d'effacer l’héritage et l’architecture coloniaux), l’accès à une éducation gratuite de qualité, la commémoration du 12 avril (pour le Swaziland), la mise en place d'une Campagne pour une Semaine de Solidarité Africaine (pour les pays toujours en lutte pour l’instauration de la démocratie) et la campagne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS). La Conférence a estimé nécessaire de continuer à insister sur ces campagnes. Une campagne éducative plus offensive sur différents thèmes, comme la justice fiscale et le harcèlement sexuel, est également nécessaire tout comme des campagnes de recrutement, de lancement de subventions locales, ainsi que des campagnes portant sur les effets négatifs des agences de recrutement, etc.

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