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Lundi 20 janvier, la Présidente Park Geun-hye rencontrera des responsables d’entreprises suisses, à Berne, pour des réunions au sommet. Le Président de la Confédération helvétique s’entretiendra avec la Présidente coréenne, et les entreprises s’attendent à améliorer leurs relations, déjà très bonnes, avec Séoul (en 2011, les exportations suisses ont atteint 2,8 milliards de Francs suisses, soit une augmentation de 3,8 %).
Ce que les chefs d’entreprise suisses ne disent pas, c’est qu’en Corée du Sud les travailleurs luttent pour leurs droits les plus basiques depuis de nombreuses années.
Le 22 décembre 2013, des centaines de policiers coréens ont lancé un raid sur le siège de la Confédération syndicale coréenne afin d’arrêter des dirigeants syndicaux qui venaient de mettre fin à une grève légale qu’ils avaient organisée pour protester contre les plans du gouvernement visant à privatiser les chemins de fer. Le Président, le premier Vice-président et le Secrétaire général (qui est aussi président de la branche de Séoul) du Syndicat des travailleurs des chemins de fer coréens ont été emprisonnés. La compagnie nationale de chemins de fer a également licencié 500 syndicalistes. Elle demande maintenant aux syndicats des dommages et intérêts à hauteur de €10 millions.
L’extrême violence de cette attaque est un exemple parmi d’autres des mesures répressives qui sont systématiquement utilisées contre les travailleurs et les syndicats. Les syndicats coréens se mobilisent pour une journée d’action, le samedi 18 janvier 2014. La solidarité syndicale internationale continuera de transmettre des messages d’alarme à la Suisse, et partout où les entreprises et le gouvernement coréens cherchent à obtenir des contrats.
La Corée aurait également été impliquée dans la répression brutale des grévistes cambodgiens, dans le secteur du textile, les 2-3 janvier 2014, qui a fait cinq morts et de nombreux blessés. Le réseau des ONG coréennes rapporte que l’ambassade de Corée et les entreprises coréennes au Cambodge ont demandé une intervention pour la protection de leurs intérêts. Le 2 janvier, l’armée est intervenue et 15 personnes ont été arrêtées en face de la société coréenne Yakjin. D’après le réseau des ONG coréennes, le jour suivant, des militaires cambodgiens ont tiré à balles réelles, touchant cinq personnes.
Ambet Yuson, Secrétaire général de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (BWI) et Président du Conseil des Global Unions, affirme : « Depuis qu’elle est à la présidence, Park Geun Hye a toujours réprimé les droits syndicaux en Corée du Sud, comme en témoigne l’échec de son gouvernement à reconnaître le Syndicat des employés du gouvernement coréen et la révocation du Syndicat des travailleurs de l’éducation et des enseignants coréens. Nous lui demandons instamment de cesser d’employer des méthodes agressives et de s’engager de manière constructive pour garantir le respect des droits de tous les travailleurs de Corée du Sud ».
D’après Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de la fédération syndicale Internationale des Services Publics (PSI) : « Les récentes attaques d'une extrême violence menées par les forces du gouvernement contre la Confédération syndicale coréenne ne peuvent pas rester impunies. Les syndicalistes et les dirigeants font preuve d'un courage admirable en risquant leur carrière, leur santé et leur sécurité afin de défendre les droits des travailleurs et de lutter en faveur de services publics de qualité ».
Selon Paddy Crumlin, Président de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) : « La société coréenne s’est mobilisée contre la privatisation inconsidérée de ses chemins de fer et les attaques contre son mouvement syndical. La responsabilité de ces attaques incombe au gouvernement coréen et à sa Présidente, dont la présence en Suisse est à juste titre contestée. La Présidente Park doit comprendre que les actions de son gouvernement ont une résonnance internationale. Elles mettent son pays dans le discrédit et continueront à le faire jusqu’à ce qu’elle mette fin à cette confrontation inutile qu’elle a elle-même créé ».
Le gouvernement et les entreprises suisses, ainsi que le monde entier, doivent être conscients que l’économie coréenne est marquée par la violation systématique des droits des travailleurs. Beaucoup d’entreprises coréennes ont une très mauvaise réputation quant à la manière dont elles traitent leurs travailleurs.
Il est important que les autorités suisses aient une vue d’ensemble. Elles ne doivent pas permettre la violation des normes internationales du travail à des fins commerciales.