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Cela constitue de fait une avancée dans le plan de privatisation par l'état de ce service public qui a servi d'aide en ligne pour des millions de personnes de cette mégapole. Encouragé par la législation nationale, pourtant choquante, qu'il a fait adopter en décembre afin de limiter le financement public des services de l'enseignement et de la santé, le maire de São Paulo, João Doria, poursuit, avec véhémence, son objectif qui est de privatiser le SAMU et de fermer les pharmacies du service national de santé (SUS).
Cette réunion du Comité de la santé a été l'occasion pour les personnels et membres des différentes communautés d'exprimer leur mécontentement devant ces récentes attaques du droit à la santé. Mais le ministre de la Santé, Wilson Pollara, qui devait représenter le gouvernement de São Paulo lors de cette réunion, a choisi de ne pas y assister, incapable de défendre les raisons, certes indéfendables, qui expliquent les mesures prises.
L'une des travailleuses du secteur de la santé, Gláucia Fernandes dos Santos, a indiqué que selon Doria, la « réforme » allait faire doubler le nombre de véhicules disponibles. « Il dit que le service va s'améliorer, ce qui n'est pas vrai. Il ne s'améliorera que quand la surcharge des hôpitaux et des services d'urgence aura diminué. Si cela n'arrive pas, qui va recevoir et s'occuper des gens amenés par le SAMU ? » a-t-elle demandé.
Gláucia a précisé que cette proposition démoralisait les équipes qui travaillent déjà sous une forte pression, avec des ressources et des infrastructures inadéquates. « Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il fournirait des ressources, mais elles ne sont jamais venues. Que se passe-t-il ? » a-t-elle demandé.
Eduardo Suplicy (du Parti des travailleurs - PT) est contre le transfert de gestion du SAMU à des organisations sociales et appelle les citoyens à signer une pétition : « Dites non à la privatisation et aux modifications du SAMU à São Paulo ».
Des membres des mouvements sociaux, du Conseil municipal de la Santé, des employés d'autres services et des leaders syndicaux ont assisté à cette réunion, en plus des travailleurs/euses du SAMU, pour entendre Wilson Pollara leur rendre des comptes. Ils ont été déçus par son absence.
Son adjointe, Maria da Glória Zenha Wieliczka, venue à sa place, n'a pas répondu à beaucoup des questions qui lui ont été posées. Elle a eu recours au stratagème qui consiste à dresser un long bilan financier des quatre derniers mois, ignorant délibérément la longue liste de critiques et de questions que souhaitaient poser les gens qui s'étaient préalablement inscrits pour prendre la parole. Elle n'a finalement consacré que dix minutes à traiter des questions brûlantes qui lui étaient adressées. Devant l'insistance d'un grand nombre de personnes présentes toutefois, une nouvelle réunion a été fixée au 10 mars.
L'adjointe a répondu aux questions sur les programmes controversés mis en place par l'administration de João Doria (PSDB), parmi lesquels la fermeture des pharmacies de l'UBS, le « partenariat » avec les laboratoires pharmaceutiques pour le « don » de médicaments sur le point d'atteindre la date d'expiration en échange d'avantages fiscaux, les problèmes pour obtenir des rendez-vous médicaux dans le cadre du programme Corujão et l'externalisation du SAMU.
Soutenus par les personnes présentes à la réunion, Juliana Cardoso (PT) et Samia Bonfim (Psol) ont redit la nécessité de consulter l'opinion publique sur la proposition de pharmacies commerciales pour distribuer les médicaments et sur le partenariat pour le soi-disant « don » de médicaments. Le Comité de la santé a déjà refusé une requête officielle de Juliana en février.
La situation brésilienne est pour ainsi dire catastrophique concernant les droits fondamentaux et en particulier celui à la santé. Mais les affiliés de l'ISP au Brésil ne se découragent pas. Nous nous défendrons aux côtés du plus grand nombre et ferons de notre mieux pour mener la contestation et réclamer une santé publique de qualité.