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Journée internationale des travailleurs 2016 : l’heure de la réflexion sur les défis qui nous attendent

03 Mai 2016
May Day March in Melbourne in 2012/Photo: Johan Fantenberg/CC
Que pouvons-nous célébrer en cette Journée internationale des travailleurs quand, aux quatre coins du monde, nous devons faire face – dans une plus ou moins grande mesure – à la précarisation de l’emploi, à la sous-traitance, à la privatisation, aux coupes budgétaires, à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite et à la hausse des cotisations de retraite ? Quand tout ce que souhaitent les gouvernements, c’est de faciliter les licenciements ou nous priver de notre droit à la liberté syndicale et de notre droit de grève ?

En effet, les temps sont durs pour les syndicats, mais ne l’ont-ils pas toujours été ? Nous ne devons pas oublier que si nous jouissons de ces droits et craignons de les perdre, c’est parce que d’autres n’ont pas ménagé leurs efforts pour les obtenir, pour eux-mêmes et pour nous !

Pour ceux d’entre nous qui sont nés et ont grandi avec tous ces droits déjà acquis, cela doit être difficile à imaginer. Mais nous devons garder à l’esprit qu’il y a un siècle, nos droits étaient très limités, voire inexistants ; et lentement (mais sûrement), et au prix de nombreux efforts, nous sommes parvenus à obtenir le repos hebdomadaire et la semaine des 40 heures, de même que les congés payés et la stabilité de l’emploi.

Ceux qui étaient à notre place auparavant se sont battus corps et âme pour obtenir ces droits. Nombre d’entre eux ont même perdu la vie dans cette bataille.

Pour de nombreux/ses travailleurs/euses, les conditions ne sont pas plus faciles de nos jours, et un grand nombre de nos confrères et de nos consœurs continuent, aujourd’hui encore, de perdre leur emploi, et même leur vie. Il n’y a aucune raison se réjouir ou de célébrer, aucune !

Un syndicat n’est pas un repaire tranquille, un syndicat n’est pas un centre de vacances. Et lorsque nous choisissons d’en intégrer un, c’est parce que nous sommes déjà conscients que nous serons confrontés à des défis difficiles, voire impossibles, et parce que nous avons la vocation du service et la force d’y faire face.

En tant que syndicats, l’un des défis que nous devons relever aujourd’hui, c’est de maintenir et de préserver ces acquis, tout d’abord par ce qu’il est de notre devoir d’honorer ceux qui les ont obtenus pour nous, mais également parce qu’il en va de notre responsabilité envers les futures générations de travailleurs/euses.

Mais en tant que syndicats, nous nous retrouvons également face à un double défi, car nous ne devons pas seulement nous battre pour les droits des travailleurs/euses, mais également pour les droits et les avantages de la société dans son ensemble. Dans ce monde globalisé, les défis sont plus importants, et nous devons repenser le rôle des syndicats afin de demeurer pertinents. Car les espaces que nous n’occupons pas dans cette société mondiale seront occupés par d’autres.

« C’est pourquoi, au sein de l’ISP, nous luttons contre la privatisation des services publics, non seulement pour protéger l’emploi, mais également pour assurer à chacun(e) un accès à des services publics de qualité. Nous nous battons pour que chacun puisse bénéficier d’un accès à l’énergie et à l’eau courante, et pas uniquement ceux qui en ont les moyens. Nous nous battons pour que chaque citoyen(ne) ait accès aux services de santé, et que les populations déplacées par la guerre ou frappées par les épidémies reçoivent une aide rapide et efficace. Et pour ces mêmes raisons, nous réclamons aussi une justice fiscale, non pas pour que certains paient plus que d’autres, mais parce que nous devons tous partager la responsabilité de la prospérité et du bien-être de notre société », a déclaré Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP.

En cette Journée internationale des travailleurs, pendant que nous célébrons et honorons la mémoire de nos prédécesseurs, et que nous portons haut et fier nos drapeaux et nos bannières afin de revendiquer un salaire minimum et des emplois décents, nous manifestons également pour les valeurs qui nous animent, pour ceux qui ne vivent pas dans la justice ou la démocratie, contre l’esclavage et le changement climatique, pour les réfugié(e)s et les populations déplacées par la guerre, car ce sont là les valeurs du syndicalisme qui doivent inspirer nos actes aujourd’hui et demain.

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