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Cessons d'ériger des murs en Europe!

16 Mars 2016
delegación de PSI_EPSU
L’ISP et la FSESP rejettent vivement le projet d’accord « un dehors, un dedans » entre l’UE et la Turquie sur les réfugié(e)s.

[Bruxelles, le 16 mars 2016] La Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP) et sa fédération mondiale, l’Internationale des Services Publics (ISP) qui représente 20 millions de travailleurs/euses des services publics réparti(e)s à travers le monde, exhortent fermement le Conseil européen à rejeter, lors de sa réunion du 18 mars, le projet d’accord entre l’UE et la Turquie visant à fermer les portes de l’Europe aux réfugié(e)s.

Le projet « un dedans, un dehors » se réfère à l’accord conclu entre l’UE et la Turquie, dans lequel Ankara s’engage à reprendre tous les migrant(e)s qui débarquent illégalement en Grèce, après avoir transité par la Turquie. Pour chaque Syrien(ne) qui sera renvoyé(e) en Turquie depuis la Grèce, l’UE s’engage à accueillir sur le territoire européen un(e) autre réfugié(e) syrien(ne) qui se trouve déjà en Turquie.

« Ce projet d’accord est contraire à la morale et transforme les obligations humanitaires internationales et relatives aux droits humains en de vulgaires échanges de marchandises. Les migrant(e)s, les demandeurs/euses d’asile et les réfugié(e)s sont des êtres humains. Nous ne pouvons permettre aux Etats de s’engager dans des accords de ce type, qui mettent à mal la dignité humaine, ainsi que les droits égaux et inaliénables de chaque être humain », a déclaré Jan Willem Goudriaan, le Secrétaire général de la FSESP.

« Après avoir érigé des murs au sein même de l’Europe, cet accord entre l’UE et la Turquie va encore plus loin, en retenant les migrant(e)s et les réfugié(e)s aux portes de l’Europe », a déclaré Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP. « Il ne fait aucun doute que l’UE conclut des accords pour “externaliser” son obligation en matière de protection internationale et de respect des droits humains à l’égard de ses pays voisins plus pauvres. Il s’agit là d’une violation des conventions internationales et européennes, qui doit être dénoncée. »

La Confédération européenne des syndicats (CES), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, différentes organisations de la société civile et certains membres du Parlement européen ont condamné cette proposition qui constitue une violation de la Convention de 1951 des Nations Unies relative au statut des réfugiés, de la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

En vertu de la Convention de Genève, les demandes d’asile doivent être examinées sur une base individuelle, et ne peuvent faire l’objet d’une politique globale. Elle n’autorise nullement le renvoi de réfugié(e)s vers des pays non signataires de la Convention des Nations Unies. Si la Turquie a effectivement signé la Convention des Nations Unies, cet engagement limite uniquement son obligation de protection aux réfugié(e)s provenant d’Europe. Un rapport récemment publié par l’ISP met en lumière la façon dont le « statut temporaire » accordé aux réfugié(e)s en Turquie vient sérieusement entraver leur accès aux droits humains fondamentaux, et notamment au droit à la santé[i].

Des délégué(e)s syndicaux/ales des services publics d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique se sont réuni(e)s à l’occasion d’un séminaire intitulé « Le rôle des services publics dans l’accueil des migrant(e)s et des réfugié(e)s », organisé du 14 au 16 mars à Bruxelles par l’ISP et la FSESP, avec la participation de la CES, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, de la Commission européenne, de l’OIT et de PICUM.

Les délégué(e)s syndicaux/ales ont appelé les dirigeant(e)s européen(ne)s à :

  • saisir cette opportunité historique de lutter contre le racisme et la xénophobie, conformément aux valeurs européennes et au modèle social européen ;
  • mettre en place des passages sécurisés et légaux vers l’Europe, notamment depuis la Turquie, dans le cadre d’une plus large responsabilité à l’échelle mondiale, en vue d’éviter que des êtres humains ne se retrouvent confrontés aux dangers de la mer Égée, de la route des Balkans ou des routes nord-africaines ;
  • cesser d’externaliser l’obligation de l’UE en matière de protection internationale et de respect des droits humains à l’égard des autres pays ;
  • mettre un terme aux mesures d’austérité et investir dans les services publics, en vue de garantir des normes d’accueil décentes, ainsi que l’inclusion à long terme des migrant(e)s et des réfugié(e)s.

Les délégué(e)s présent(e)s à l’occasion de cette réunion ont rejoint la manifestation organisée aujourd’hui à Bruxelles, appelant au rejet du projet d’accord UE/Turquie visant à retenir les réfugié(e)s aux portes de l’Europe. Bâtissons des ponts, pas des murs !

 

 

 

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