We've moved to a new site!

Join us at publicservices.international - for all the latest news, resources and struggles from around the world.

We are no longer updating world-psi.org and it will be progressively phased out: all content will be migrated to the new site and old links will redirect eventually.

Avant-propos: Seul(e)s des travailleurs/euses en sécurité peuvent sauver des vies

31 Août 2016
Photo: UNMEER/Simon Ruf. Creative Commons
L’ISP se soucie de la santé de tous les travailleurs et travailleuses, des risques particuliers auxquels est confronté le personnel de santé et de l’engagement des agents de la fonction publique à fournir des services de santé de qualité au profit des populations desservies. La santé est un bien public ; un état de santé défaillant constitue un problème humanitaire fondamental allant de pair avec des causes et des conséquences politiques, économiques et sociales. La bonne santé ne présente pas uniquement un avantage social pour les individus et les sociétés, mais contribue également aux économies en jouant un rôle important dans la productivité.

par Rosa Pavanelli, Secrétaire générale

Les services publics, qui sont responsables devant les autorités publiques, sont les plus à même d’assurer des prestations de santé fondées sur une éthique de service public et sur le principe de l’équité sans égard à la capacité de paiement. Les pratiques de l’externalisation et de la privatisation reposent sur la conviction que le secteur privé sera plus efficace et nécessitera moins de ressources publiques. Or, la privatisation s’avère coûteuse à moyen et à long terme, elle fait prévaloir le profit au détriment d’autres objectifs et ruine le contrat social ainsi que la solidarité au sein d’une société. L’enjeu principal réside non plus dans les services de santé qu’une société peut offrir à ses membres, mais dans la capacité de chaque individu à se payer les soins dont il ou elle a besoin. En raison du coût de l’assurance-maladie, voire du coût des services mêmes, l’accès aux soins de santé n’est plus à la portée d’un nombre croissant d’individus.

On observe dans bien des pays une inadéquation grossière entre la rémunération des professionnels de santé et les qualifications requises dans l’exercice de leur profession. Cet état de fait les encourage à migrer vers des pays où les salaires dans le secteur de la santé sont plus élevés. Néanmoins, le phénomène de migration des travailleurs et travailleuses de la santé exerce une pression à la baisse sur les salaires de cette catégorie de professionnels dans les pays d’accueil.

La santé et la sécurité au travail des agents de santé sont inégalement protégées et promues ; les normes internationales doivent être plus largement ratifiées, les normes nationales mises en œuvre et des pratiques spécifiques de protection incluses dans les instruments de négociation collective sur le lieu de travail ou au niveau sectoriel. Ces efforts sont à déployer à contre-courant de la tendance générale visant à diminuer les niveaux de santé et de sécurité au travail dans une perspective d’économie. Les problèmes tels que le manque de personnel, la combinaison de compétences inadaptée à l’endroit où les services de santé sont assurés et la pratique insuffisante des équipes deviennent monnaie courant en raison des coupes opérées dans les dépenses publiques et/ou des gains d’efficacité recherchés dans le secteur privé. Ces pénuries, ces coupes et gains d’efficacité suscitent des délais d’attente plus longs pour les patients et des milieux de travail stressants pour les professionnels de santé.

L’économie mondiale devrait créer quelque 40 millions de nouveaux emplois dans le secteur de la santé à l’horizon 2030, essentiellement dans les pays à revenu intermédiaire et élevé. Malgré cette croissance prévue de l’emploi, 18 millions de travailleurs et travailleuses de la santé devraient faire défaut pour atteindre et maintenir les objectifs de développement durable, principalement dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure. La hausse de la demande mondiale et le besoin en professionnels de santé au cours des quinze prochaines années s’accompagnent de défis importants. Il convient toutefois de noter que ces défis sont également une opportunité de création d’emploi, dans des secteurs où le travail décent fait cruellement défaut. L’ISP représente les syndicats et les travailleurs et travailleuses de la fonction publique et des services de santé au niveau de la Commission sur les emplois dans le secteur de la santé et la croissance économique des Nations Unies, créée récemment. L’ISP et ses affiliés ont contribué aux travaux de la Commission, en insistant sur le droit humain à la santé, sur l’importance de systèmes de santé publics correctement financés et disposant du personnel suffisant, ainsi que sur des conditions de travail décentes pour les travailleurs et travailleuses de ce secteur. Le rapport de la Commission, le suivi assuré à cet égard, ainsi que le programme d’action sur cinq ans, représentent pour l’ISP une occasion de maintenir son influence sur les politiques de santé mondiales et de travailler en étroite collaboration avec toutes les organisations internationales pertinentes de même qu’avec les affiliés du monde entier en resserrant les rangs d’une campagne mondiale sur le droit humain à la santé.

« Étant donné les exigences relatives à la réalisation de l’objectif de développement durable concernant la couverture maladie universelle, les travaux accomplis dans le secteur de la santé vont nécessiter des transformations majeures, y compris une augmentation substantielle des effectifs de ce secteur. C’est aux gouvernements qu’il incombe au premier chef d’assurer l’éducation et l’emploi dans le secteur de la santé et c’est à eux que revient l’ultime responsabilité de garantir le droit humain à la santé par l’accès universel aux soins de santé, fondé sur la disponibilité, l’accessibilité, l’acceptabilité et la qualité. On reconnaît de plus en plus la nécessité de restructurer le système fiscal international afin de collecter des recettes fiscales colossales, qui font l’objet d’évasion ou de fraude fiscale systématique. La mise en œuvre de réformes fiscales mondiales pourrait générer des gains significatifs pour les budgets publics. Compte tenu de l’intérêt de l’investissement dans la santé et des retours connexes pour l’économie, la productivité et l’emploi, la santé devrait figurer au nombre des principales priorités dans l’utilisation de ces recettes. »

« Malheureusement, les récentes épidémies de virus Ebola et Zika sont la conséquence tragique des leçons que nous ne savons pas tirer au niveau mondial, à savoir la nécessité d’un effectif approprié de professionnels de santé convenablement formés, et dotés des ressources nécessaires. Ces leçons se rapportent également à la nécessité d’une réglementation, et surtout à la responsabilisation et l’application de ces règlements, au sein des systèmes de soins de santé, de même qu’à la nécessité d’une approche pangouvernementale/pansociétale dans le cadre de la prévention et la réaction à ces situations, et la nécessité de niveaux de services primaires, aigus et post-aigus. »

Tous les défis précédemment mentionnés se posent simultanément face à la flambée de la maladie à virus Ebola (EVD), qui se propage de façon incontrôlable en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, révélant ainsi les faiblesses systémiques et structurelles des systèmes de santé dans ces pays, résultante du manque d’investissements dont ont souffert, plusieurs décennies durant, les systèmes de santé publique. Conditions de travail déplorables, absence d’hygiène et de sécurité pour les travailleurs et travailleuses de la santé, refus du gouvernement de reconnaître les syndicats du secteur de la santé et d’écouter leurs appels à l’aide sur le terrain, sont autant de facteurs conduisant à des résultats catastrophiques connus et avec eux le risque de déboucher sur une situation mondiale catastrophique.

Face à cette situation, l’ISP et ses affiliés ont lancé la Réponse Syndicale de l’ISP à la maladie à virus Ebola. L’ISP fait pression activement auprès des gouvernements des différents pays, de l’OIT et de l’OMS, et elle collabore avec les professionnels de santé et les professions paramédicales au sein de nos syndicats afin de reconstruire des systèmes de santé capables de résister à de futures épidémies dans le contexte de l’accès universel aux soins de santé essentiels. Dans ce rapport, nous présentons une partie des conclusions et résultats de nos travaux

SOUTENEZ LES TRAVAILLEURS/EUSES DU LIBERIA ! – REJOIGNEZ LA CAMPAGNE LABOURSTART

 Articles dans cette édition:

 

 

 

Voir aussi